Au cours des récentes années, la dépense énergétique moyenne des foyers a connu une hausse significative. Cette augmentation découle de l’escalade des coûts énergétiques, de l’utilisation d’équipements parfois anciens, sous-optimisés voire vétustes, le coût du chauffage jouant un rôle prépondérant dans cette dynamique. Pour réaliser des économies d’énergie tangibles, l’efficacité énergétique et la sobriété énergétique sont des impératifs majeurs. Cela peut parfois impliquer une transformation profonde des habitudes quotidiennes, voire la réalisation de travaux de rénovation. Quelles sont donc les sources de gaspillage énergétique ? Comment évaluer sa consommation et la réduire de manière effective ? Prime Évolution se penche sur la question !
La nécessité de maîtriser la consommation énergétique
La dépense énergétique totale de la France a connu une augmentation significative, passant de 45,3 milliards d’euros à 116,3 milliards d’euros entre 2021 et 2022, soit une multiplication par 2,6. Les habitations représentent 28 % de la consommation énergétique globale du pays.
Parallèlement, les tarifs de l’énergie ont atteint des sommets, avec une hausse de 65 % entre 2021 et 2023, impactant négativement le pouvoir d’achat des ménages selon une étude d’Eurostat. L’énergie devient ainsi une composante de plus en plus prépondérante dans le budget des Français, avec une facture énergétique moyenne atteignant 1 720 € par an, soit 143 € par mois (Chiffres clés de l’énergie, édition 2023).
Face à ces hausses, il devient impératif de surveiller de près sa consommation énergétique pour l’optimiser et la maîtriser, contribuant ainsi à atténuer les effets de ces augmentations sur le pouvoir d’achat.
Les principaux postes de consommation énergétique d’une maison
Les postes de consommation énergétique d’une maison varient considérablement en fonction de divers facteurs, tels que :
- La superficie du logement,
- Les matériaux de construction utilisés,
- Les équipements présents,
- La situation géographique de la maison,
- Le nombre d’habitantes,
- Les comportements individuels,
- La qualité de l’isolation,
- La nature du dispositif de chauffage.
Comprendre la répartition de ses dépenses énergétiques au sein de sa maison est essentiel pour apprendre à les maîtriser. Cela permet ainsi de réduire le montant de sa facture énergétique.
Le chauffage : le 1er poste de dépense énergétique
Le chauffage représente le poste de dépense énergétique prédominant dans une maison, et de loin. En moyenne, environ 66 % de la consommation d’énergie des habitations est allouée au chauffage. En comparaison, l’eau chaude sanitaire contribue à hauteur de 11 % de cette consommation.
Le système de chauffage joue ainsi un rôle central dans l’efficacité énergétique globale des maisons. Cette notion se réfère au rapport entre l’énergie consommée et celle produite par le même équipement en contrepartie. Une efficacité énergétique optimale permet donc de limiter le gaspillage et d’optimiser au mieux l’énergie consommée, que ce soit du combustible brûlé ou de l’électricité généralement.
La consommation des autres équipements
L’électricité spécifique se positionne comme le deuxième poste de consommation énergétique d’une maison, juste après le chauffage, représentant environ 17 % de la dépense énergétique totale d’un logement.
Bien que les appareils électriques deviennent de plus en plus économes en énergie, on observe simultanément une augmentation du nombre d’appareils présents dans les habitations, phénomène connu sous le nom d' »effet rebond ». Selon l’Ademe (Agence de la transition écologique), les équipements les plus énergivores sont les suivants :
- Équipements multimédias (télévision, box internet, décodeur TV, console de jeu) : 474 kWh/an,
- Réfrigérateur et congélateur combinés : 346 kWh/an,
- Lave-vaisselle et lave-linge : 292 kWh/an,
- Éclairage (pour 31 points lumineux) : 147 kWh/an,
- Ordinateur fixe : 123 kWh/an.
Les équipements de cuisson contribuent à hauteur de 6 % à la consommation énergétique des ménages, avec des consommations moyennes telles que :
- Plaques de cuisson : 159 kWh/an,
- Four électrique : 146 kWh/an,
- Micro-ondes : 39 kWh/an.
Enfin, la climatisation représente environ 0,2 % de la consommation énergétique, avec une consommation annuelle variant de 100 à 700 kWh en fonction des conditions climatiques et de l’utilisation de l’appareil.
Comment connaître la consommation théorique de sa maison ? Le diagnostic de performance énergétique (DPE)
Il existe divers outils permettant d’analyser la consommation et la performance énergétique d’une maison. Ces clés de compréhension sont essentielles pour apprendre à maîtriser son énergie et réduire ses factures.
Le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) constitue un moyen efficace pour évaluer la consommation théorique d’une maison, permettant de déterminer rapidement si elle est économe en énergie ou si elle présente des lacunes sur le plan thermique.
Ce document, établi à la suite d’un diagnostic énergétique, évalue la consommation globale du logement en kWh/an par m2. Le diagnostiqueur prend en compte divers critères tels que l’isolation, le type de chauffage, et les performances des équipements pour définir cette consommation. Le DPE est un élément obligatoire que le propriétaire doit fournir lors de la vente ou de la mise en location d’un bien. Sa réalisation est confiée à un diagnostiqueur agréé, et en tant que locataire ou récent propriétaire, vous devez disposer du DPE de votre logement.
L’étiquette énergie est une composante essentielle du DPE, reflétant la classe énergétique du logement, classée de A à G en fonction de la consommation par m2 :
- DPE classe A : moins de 70 kWh/an/m2,
- DPE classe B : de 71 à 110 kWh/an/m2,
- DPE classe C : de 111 à 180 kWh/an/m2,
- DPE classe D : de 181 à 250 kWh/an/m2,
- DPE classe E : de 251 à 330 kWh/an/m2,
- DPE classe F : de 331 à 420 kWh/an/m2,
- DPE classe G : plus de 420 kWh/an/m2.
En France, seulement 6 % des logements se situent en classe énergie A ou B, selon le ministère de la Transition écologique. Environ 24 % sont en classe C, 33 % en classe D, et 21 % en classe E.
Outre l’étiquette énergie, le DPE propose des conseils visant à améliorer l’efficacité énergétique de la maison, incluant des suggestions pour renforcer l’isolation, optimiser le chauffage, et réduire la consommation énergétique.
Comment avoir un suivi de sa consommation réelle ?
Le DPE demeure un indicateur théorique et limité dans sa méthodologie, se concentrant principalement sur les caractéristiques physiques, parfois de manière binaire, sans tenir compte des comportements des utilisateurs, qui constituent pourtant un facteur crucial. D’autres méthodes permettent de surveiller de manière plus directe la consommation énergétique réelle d’une maison.
Par exemple, il est possible d’effectuer des relevés réguliers du compteur d’électricité pour contrôler la quantité d’électricité consommée. La facture mensuelle mentionne le nombre de kWh consommés, déterminé à partir des relevés effectués par le distributeur d’énergie. En multipliant ce nombre par le prix unitaire de l’énergie, on obtient le coût réel de l’énergie consommée par la maison. En y ajoutant le coût de l’abonnement et le montant des taxes, on parvient au montant final de la facture.
De plus, de nombreux fournisseurs d’énergie proposent des outils de suivi en ligne qui offrent une visibilité, parfois en temps réel, sur la consommation énergétique de la maison. Ces outils, disponibles sur le site web du fournisseur (espace client, tableau de bord, graphiques de suivi, etc.), sont souvent déclinés en applications smartphone dédiées telles qu’EDF & Moi, Engie Electricité et Gaz, offrant également des conseils pour réduire la consommation globale grâce à des éco-gestes et des bonnes pratiques.
Efficacité énergétique du logement : optimiser l’énergie consommée
Après avoir évalué plus précisément la consommation énergétique de votre logement, passons à l’étape cruciale : la réduction des consommations. Voici un guide pour économiser dans sa maison.
Optimiser l’efficacité énergétique de sa maison constitue une mesure essentielle pour réduire la consommation d’énergie. Cette démarche vise à maintenir le même niveau de confort qu’auparavant tout en dépensant moins et en gaspillant moins d’énergie.
L’amélioration de l’efficacité énergétique d’une maison nécessite généralement des opérations de rénovation, parmi lesquelles :
- L’amélioration de l’isolation
- Le remplacement du système de chauffage.
Le DPE propose des pistes de rénovation et indique celles qui sont les plus susceptibles de diminuer la consommation énergétique du logement. Il peut donc être judicieux de le consulter si des opérations de rénovation sont envisagées. Cependant, pour des recommandations plus détaillées et chiffrées, il est préférable de planifier un audit avec un expert. Ce type de bilan va au-delà des informations fournies par le DPE.
Travaux d’isolation
La réalisation de travaux d’isolation devrait être prioritaire avant d’envisager le remplacement du système de chauffage. Dans les maisons anciennes, il existe une forte probabilité que l’isolation soit incomplète ou défaillante, principalement en raison de l’absence de réglementation concernant l’isolation des maisons neuves avant les années 70.
Par exemple, rénover l’isolation des murs et remplacer les fenêtres permet de conserver la chaleur, réduisant ainsi la consommation d’énergie nécessaire au chauffage. C’est également un moyen d’améliorer le confort thermique du logement. Selon le guide « Changer son chauffage » de l’Ademe, une température ambiante de 19°C peut donner une sensation thermique de seulement 16,5°C si le logement est humide et mal isolé.
Optimisation énergétique : renouvellement du système de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire
Lorsque l’on considère les travaux de remplacement du système de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire, il est important de noter que 78 % des Français se chauffent au gaz ou à l’électricité, deux sources d’énergie dont les prix ont fortement augmenté ces dernières années et qui présentent des rendements énergétiques relativement faibles.
Le fioul, encore utilisé dans 13 % des logements, est une option très polluante et est actuellement sous le regard attentif du gouvernement, qui vise à son élimination progressive. Depuis 2022, les chaudières fioul défectueuses ne peuvent plus être remplacées par des chaudières fonctionnant au même combustible (à l’exception du biofioul).
Remplacer un chauffage au fioul, au gaz ou à l’électricité par un système plus efficace, écologique et économique à l’usage constitue une importante source d’optimisation énergétique. Pour une maison, des options comme la pompe à chaleur ou la chaudière à bois sont encouragées par les aides à la transition énergétique telles que MaPrimeRénov’ et le Coup de pouce.
Pour choisir judicieusement son nouveau chauffage, il est possible de comparer les rendements énergétiques sur l’énergie primaire des différentes options, exprimés en pourcentages :
- Cheminée ouverte : 10 %,
- Radiateurs électriques : 38 % max,
- Chaudière au fioul : 89 %,
- Chaudière à gaz : 92 %,
- Chaudière à granulés : 85 à 105 %,
- Système solaire combiné : 90 à 110 %,
- PAC aérothermique : 110 à 130 %,
- PAC géothermique : 140 à 190 %.
Une autre donnée cruciale à considérer est le prix par source d’énergie, à puissance calorifique égale (Source : données mensuelles de l’énergie) :
- 0,09 €/kWh pour les granulés en vrac,
- 0,14 €/kWh pour le fioul,
- 0,15 €/kWh pour le gaz,
- 0,23 €/kWh pour l’électricité.
Amélioration de la ventilation
Souvent négligée, la ventilation demeure un élément crucial à considérer. Un système obsolète peut compromettre le renouvellement adéquat de l’air, entraînant ainsi un gaspillage d’énergie. Parmi les solutions à envisager, les VMC double flux sont une option à ne pas négliger !
La rénovation globale
En règle générale, privilégiez toujours un ensemble de travaux plutôt qu’une opération isolée. Les résultats se feront rapidement ressentir. D’ailleurs, il s’agit aujourd’hui d’un projet largement subventionné, surtout si vos revenus sont modestes.
Et pourquoi ne pas profiter de l’occasion pour installer des panneaux solaires photovoltaïques ? Vous pourrez ainsi consommer de l’électricité peu carbonée, directement produite sur votre toit. Une perspective prometteuse, surtout alors que le tarif réglementé est en hausse.
La sobriété énergétique
Diminuer sa consommation peut également passer par la modification de quelques habitudes et l’adoption d’écogestes, intégrant ainsi la notion de sobriété en parallèle de l’efficacité.
La première des bonnes pratiques à mettre en place consiste à limiter la température de son chauffage. Selon l’Ademe, une baisse d’1 degré permet de réduire la facture d’énergie d’une maison de 7 %. Il est toutefois important de ne pas compromettre la santé en abaissant la consigne, surtout dans les logements déjà peu isolés où la température peut être basse en hiver. L’Ademe recommande les températures suivantes pour une consommation énergétique maîtrisée :
- 19° dans les pièces à vivre,
- 21° dans la salle de bain lorsqu’elle est utilisée,
- 16° dans les chambres à coucher.
La deuxième pratique vertueuse recommandée est de consommer l’électricité en heures creuses, à condition que votre contrat d’électricité inclue cette option. Pendant ces heures, le prix du kWh est réduit. Vous pouvez ainsi décaler l’utilisation de certains appareils électriques pour profiter de cette minoration. Pour les appareils dotés d’une fonction de programmation, comme les lave-linge ou les lave-vaisselle, l’utilisation peut être aisément reportée en heures creuses.
Enfin, quelques écogestes peuvent contribuer à réduire la consommation énergétique de votre maison :
- Acheter des appareils électroménagers moins énergivores en consultant les étiquettes énergie.
- Opter pour un éclairage LED plutôt que des ampoules halogènes.
- Investir dans des ampoules basse consommation pour chaque pièce.
- Effectuer un dégivrage régulier du congélateur.
- Privilégier le cycle éco sur vos appareils de lavage.
- Profiter de la lumière du jour et éteindre les lumières dès que possible.