La rénovation d’ampleur ou la nouvelle ère de la rénovation énergétique

En 2024, la rénovation d’ampleur prend la relève de la rénovation globale. Avec seulement 60 000 rénovations en 2022, bien en deçà des 700 000 prévues, des ajustements s’imposent. L’État mobilise 1,5 milliard d’euros pour relancer l’effort et rationalise les procédures. Toutes les informations nécessaires sont disponibles dans cet article !

La rénovation globale : le bilan

Quelle était la nature de la rénovation globale ? 

La rénovation globale était un dispositif axé sur l’amélioration des performances énergétiques d’un logement avec une approche holistique. La prime « Rénovation Globale » existant jusqu’en 2023 était financée par deux acteurs : l’État, via « MaPrimeRénov’ Rénovation Globale », et les entreprises privées avec les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE). En fonction des revenus, un ménage pouvait recevoir un forfait de MaPrimeRénov’ et un montant de CEE pour des travaux générant plus de 55% d’économies d’énergie par rapport à l’état initial du logement. Cette prime couvrait un pourcentage variable des coûts totaux des travaux, dépendant notamment des revenus du ménage. À noter que les appartements étaient exclus de ce dispositif d’aide. Malgré l’intention que la rénovation globale soit la solution, les résultats étaient insuffisants avec seulement 60 000 rénovations en 2022, loin des objectifs fixés.

Quelles solutions pour relancer la rénovation énergétique ? 

En 2024, l’État décide d’apporter des modifications significatives. Un investissement massif de 1,5 milliard d’euros est injecté pour dynamiser le secteur. Chaque projet bénéficie d’une augmentation substantielle des aides, atteignant de 30 à 50%, avec des montants s’élevant à plusieurs milliers d’euros ! Les termes complexes sont remplacés par un accent sur les améliorations du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), avec l’imposition de « Mon Accompagnateur Rénov » pour garantir la qualité des projets.

La rénovation d’ampleur 

Qu’implique concrètement la rénovation d’ampleur ? Avec un saut minimum de deux lettres DPE, des travaux d’isolation substantiels, une ventilation optimale, l’abandon du fioul et des nouvelles chaudières gaz, ainsi que l’Accompagnateur Rénov, les conditions administratives et techniques sont strictes, mais claires ! On vous explique tout !

La rénovation d’ampleur : pour qui ? 

Le logement (maison ou appartement) doit être une résidence principale construite il y a plus de 15 ans. En plus du propriétaire occupant, la rénovation d’ampleur concerne également le propriétaire bailleur jusqu’à 3 logements simultanément et une SCI (Société Civile Immobilière) si le logement est la résidence principale d’un de ses membres. Pour être éligible aux aides, il est impératif de faire appel au Parcours Accompagné de l’Anah, autrement dit, à un Accompagnateur Rénov.

La rénovation d’ampleur : pour quels projets de rénovations ?

Bien que la rénovation d’ampleur soit ouverte administrativement à la plupart des ménages, les projets doivent respecter des critères techniques précis pour être éligibles aux aides. La rénovation doit concerner deux postes d’isolation avec au moins 25% de ces surfaces isolées, tels que les murs, le toit, le sol et les fenêtres. Les exigences pour les résistances thermiques (R) évoluent en fonction des postes d’isolation, assurant une amélioration significative des performances énergétiques du logement.

La vraie révolution : des aides pour rénover des villes entières ! 

Avec la rénovation d’ampleur, l’État bouleverse les échelles ! Les aides augmentent considérablement, le reste à charge diminue de manière significative. Les plafonds de dépenses éligibles sont révisés à la hausse, permettant désormais de recevoir jusqu’à 63 000€ d’aides pour les ménages aux revenus les plus modestes réalisant 4 sauts de classe. Le montant des aides dépend du nombre de sauts de classe, du revenu et de l’étiquette DPE initiale, avec un potentiel bonus « Sortie de passoire » de 10%.

Rénovation d’ampleur VS rénovation globale

Un cas concret permet de visualiser les différences de montant d’aides entre les deux dispositifs. Prenons l’exemple d’un ménage de catégorie de revenus « violet » (ressources intermédiaires), propriétaire d’une maison étiquetée G dans le Cher, réalisant des travaux permettant d’atteindre l’étiquette D (saut de 3 classes) pour un coût de travaux de 53 200€ TTC.

Des travaux en 1 ou 2 étapes 

La rénovation d’ampleur offre également la possibilité de réaliser des travaux en deux étapes, à condition de respecter certaines conditions. À la première étape, il faut réaliser un saut de deux ou trois classes. À la deuxième étape, il faut atteindre au minimum la note de C (si le logement était une passoire initialement) et de A ou B sinon, tout en ayant un bâtiment conforme à l’arrêté BBC (Bâtiment Basse Consommation) après les travaux.

Et si je ne suis pas éligible à la rénovation d’ampleur ? 

Si vous ne remplissez pas les critères, des alternatives existent, bien que moins attractives que la rénovation d’ampleur.

Les Aides en « Poste par Poste » 

Le « Mono Geste » propose des aides pour l’isolation et le changement de système de chauffage. Pour être éligible, il est nécessaire de posséder un DPE ou un audit énergétique au début du parcours et d’installer un équipement de chauffage renouvelable, y compris hybride. Ces aides augmentent également, notamment pour l’installation d’une pompe à chaleur. À noter que les ménages aux « ressources supérieures » et les logements en passoire thermique ne sont pas éligibles aux aides en poste par poste.

Les certificats d’économies d’énergie 

Pour les ménages non éligibles aux aides à la rénovation d’ampleur de l’Anah ou choisissant de ne pas passer par le parcours accompagné, il est possible de bénéficier des aides des CEE en passant par des délégataires. Bien que ces aides soient moins importantes en comparaison à la rénovation d’ampleur, elles restent significatives. Les conditions d’éligibilité varient selon le type de logement et les contraintes du parcours.

Une TVA réduite à 5,5% pour vos travaux de rénovation

Il est également possible de profiter d’une TVA à 5,5% (contre 10% ou 20% normalement) pour vos travaux de rénovation dans le cadre spécifique de la rénovation énergétique. Cette réduction s’applique à tous les équipements et à leur installation dans le cadre de la rénovation énergétique. Les travaux induits peuvent également bénéficier de cette TVA réduite.

L’exonération de la taxe foncière 

En 2023, l’exonération de la taxe foncière est disponible pour la rénovation d’une résidence secondaire. Cette exonération concerne spécifiquement les travaux d’amélioration énergétique sur des biens immobiliers construits avant le 1er janvier 1989. Elle peut couvrir 50% ou 100% du montant total de la taxe foncière, selon la collectivité, pour une durée de trois ans.

Afin de profiter du dispositif, suivez ces étapes :

  • Déposez une demande au service des impôts associé à votre propriété ;
  • Effectuez des travaux d’économie d’énergie (qui doivent excéder un coût de 10 000 €), hors frais de main-d’œuvre ;
  • Assurez-vous que la résidence est située dans une commune ayant voté en faveur de l’exonération.

Des aides locales 

De nombreuses aides locales sont disponibles selon la localité. Pour des informations détaillées sur la rénovation de votre résidence, consultez des ressources fiables telles que le site de l’Agence Nationale pour l’Information sur le Logement (ANIL). Identifiez les aides locales dans votre localité en suivant les étapes indiquées sur le site de l’ANIL.

Vers une rénovation plus verte

La Rénovation d’Ampleur en 2024 représente le souffle d’air frais dont le secteur avait besoin. Avec des aides à la hausse, une simplification des démarches et une focalisation sur la qualité, c’est l’occasion de rajeunir nos logements tout en respectant nos objectifs environnementaux.

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